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mercredi 20 juillet 2016

   
Amour et Psyché





  Il était une fois, dans un lointain pays, un roi et une reine qui avaient trois filles, toutes trois fort belles… ainsi commence ce magnifique conte que l’on ne doit pas aux frères Grimm où à Charles Perrault mais à Apulée né en 125 de notre ère, sous le règne de l'Empereur Hadrien.  Il apparaît dans l’œuvre de l’auteur intitulée « les métamorphoses » écrite au cours du deuxième siècle. 

Je lis dans wikipédia, que l’origine du conte écrit se situe au XVIème siècle ? Apulée semble en avoir écrit les bases et d’autres récits, nés de la tradition orale ont certainement vu le jour antérieurement.  On retrouve dans cette histoire magnifique, tous les aspect du conte tel que nous le connaissons aujourd’hui : une situation initiale : une jeune fille que l’on vient admirer et vénérer, une rupture : la jalousie de la déesse Vénus, (se demander si l’histoire de Blanche neige n’y prend pas sa source), la jalousie des sœurs de psyché qui précipiteront son malheur, d’autant plus qu’elle cède et brave les interdits, une errance et des épreuves puis  un nouvel équilibre qui se crée,  généré par les épreuves menées à bien, une situation finale heureuse d’où le héros sort grandi.

On n’oubliera pas les être qui viennent aider le héros dans ses épreuves, dans le récit, psyché se voit confier des travaux irréalisables pour une mortelle, elle est aidée et conseillée par des animaux, des éléments naturels ou matériels et mène ces travaux à leur terme.

Ces adjuvants sont  partie intégrante de l’environnement et comme tous les éléments, ils sont de nature divine ou travaillant avec les Dieux de l’olympe, on peut même affirmer que tout ce qui existe à l’état d’idée, de chose, d’être vivant est baigné dans la divinité : depuis la Terre elle-même, jusqu’aux sentiments inspirés aux mortels : fortune : qui distribue la misère ou la prospérité est annoncée par Eros, Sobriété est l’ennemie jurée de Vénus , inquiétude et tristesse sont les servantes qu’elle appelle à son service pour le malheur de Psyché.

Le message délivré dans ce conte par Apulée n’est pas difficile à cerner : ne pas se montrer curieux, ni désobéissant, ni jaloux sous peine de se tracer un destin peu enviable, on comprendra également que la notion de destin y  est implicitement mise en question : nos actions ouvrent des porte de ce qui sera la destinée que nous nous forgeons.

Les Dieux ne revêtent un aspect divin que parce que l’on sent la nature à leur service et qu’ils disposent de l’autorité et  des richesses les plus pures : le char de Vénus lui fut offert par Vulcain le Dieu orfèvre, il est tiré par des colombes éblouissantes de blancheur, il est suivi par un cortège formé par tous les oiseaux du ciel et les nuages  s’écartent pour le laisser passer...Voici donc une grande  différence entre les Dieux et les mortels, par ailleurs, ils vivent et réagissent comme des humains : il rient, se mettent en colère, sont jaloux, intriguent au sein de l’Olympe, tombent amoureux.


Je me suis sentie bercée par ce conte si bien écrit (voir citation) par Apulée dont l’histoire raconte qu’il fut formé par un « litterator », puis un « grammaticus » pour terminer cette éducation entre les mains d’un »rhetor qui lui enseigna l’art de manipuler les mots. 

Un récit à lire et à relire afin de se délecter du texte qui nous fut généreusement offert par Harmonie, Beauté et Douceur !

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